Notes pour Le Roman de la momie

Théophile GAUTIER

Matériaux et techniques : Encre sur papier

Description : Le Roman de la momie reste le deuxième roman le plus célèbre de Gautier après Le Capitaine Fracasse. L’Egypte et l’Orient en général sont deux sources inspiration constantes chez Gautier. Avant la publication de ce texte Gautier avait déjà publié deux nouvelles égyptisantes : Une nuit de Cléopâtre (1838) et Le pied de la momie (1840). Son seul et unique voyage au pays des pharaons se réalisera en 1869 pour l’inauguration du canal de Suez.

L’intérêt de cette page réside dans l’emploi du dessin participant au processus d’écriture de ses romans.  Enrichie d’un croquis à l’encre noire sont figurés un soldat égyptien et un soldat shardane. Gautier a consulté plusieurs ouvrages relatifs à l’égypte, notamment Les Monuments de l’égypte et de la Nubie de Champollion à partir duquel il a copié deux soldats de l’armée représentés sur le pylône du massif de droite du Ramesseion orthographié avec un « h » sur le dessin… ?. Gautier rédige ce roman en 1856, avec sa fille Judith, comme assistante.
 

« Malgré la difficulté du travail et les minutieuses recherches archéologiques, qu’exigeait presque chaque page, Le Roman de la momie paraissait en feuilleton à mesure qu’il était écrit […]. Ces recherches, à travers ces in-folio à planches mobiles, qui s’embrouillaient vite et se perdaient, lui faisaient dépenser un temps précieux, il devait se lever à chaque moment, feuilleter, chercher, et s’il s’impatientait à ce manège, d’autant plus que ces livres ne lui appartenaient pas ; ils lui avaient été prêtés par Ernest Feydeau, et il avait très peur de les abîmer. / Un jour, qu’il était plus impatienté encore que de coutume, il me fit venir, et me demanda si je me sentais capable, pour lui rendre service, de rester tranquille pendant quelques heures, afin de l’aider dans son travail […]. »

Judith Gautier sa fille

Le Roman de la momie illustré par G. Barbier

Surtout connu pour son travail dans les revues de mode et ses costumes de théâtre et de cinéma, George Barbier fut aussi un des grands illustrateurs de son époque. Cette édition originale du Roman de la momie de Théophile Gautier, parue en 1929 aux éditions Mornay, est un bel exemple du genre de production qu’il affectionnait.

Publié initialement en feuilleton dans Le Moniteur universel en 1827, puis en volume en 1858 aux éditions Hachette, ce roman, qu’on peut situer dans la veine orientaliste à la mode en France au XIXè siècle, ne devait pas échapper à son goût naturel pour l’Orient et les choses antiques. « Véritable représentant de l’hellénisme », artiste « aux parentés orientales », selon les mots du poète Pierre Louÿs, qui fut un ses maîtres, George Barbier partage avec ces derniers un même goût pour les nuances, le Beau, l’effet esthétique et plastique. 

Les vignettes de cette très agréable édition sont animées de ce sens inné du profil et de la tension juste qu’il a cultivé en observant les œuvres d’art égyptiennes, grecques et étrusques, alors qu’il était en apprentissage à l’atelier de Jean-Paul Laurens, à l’Ecole des Beaux-arts, juste en face du Louvre. Dans un style art-déco très personnel, sensible et fidèle à l’œuvre, il parvient à donner à l’univers particulier du roman de Théophile Gautier une indéniable touche originale, à la fois sobre et foisonnante, vivante et élégante.

notice du catalogue de la bibliothèque

Bandeau à décor de bateau