Les Français peints par eux-mêmes

Date : 1840-1842

Matériaux et techniques : Livre

Description : Recueil collectif de littérature panoramique auquel a participé Balzac.

Les Français peints par eux-mêmes est une publication collective rassemblant des textes rédigés par les écrivains les plus en vue de l'époque. Elle se propose de dresser le panorama de toutes les catégories de la société française à travers la présentation de types sociaux représentatifs, afin d'en étudier les moeurs. Partie intégrante de la littérature physiologique, qui vise à présenter la société sur un mode mi- comique, mi-scientifique, la publication inaugure le genre de la « littérature panoramique », en parallèle des physiologies, qui peuvent en être extraites. Elle se compose de neuf volumes dont cinq pour Paris, trois pour la province et d'un volume offert en cadeau aux souscripteurs, Le Prisme.


Publiés par Curmer, spécialiste de l'édition dite  « pittoresque », les Français sont illustrés de lettrines, bandeaux et planches hors-textes propres à chaque chapitre, consacré à un type social déterminé. Un genre de portrait particulier est alors inventé et présenté dans les planches hors-texte : dans un décor inexistant ou réduit à quelques attributs caractéristiques de sa classe sociale ou de son métier, le personnage féminin ou masculin est représenté en pied, selon les théories en vogue de la physiognomonie de Lavater (le visage étant considéré comme le reflet des caractéristiques psychiques), ou de la phrénologie de Gall (qui présente les analogies supposées entre la forme du crâne et la personnalité d'un individu).


Très intéressé par ces théories, Balzac est un contributeur majeur des Français peints par eux-mêmes. Il en rédige cinq chapitres parmi les plus importants, dont ceux inaugurant les deux parties de la publication : L'épicier ouvre les volumes consacrés à Paris tandis que La femme de province (dont l'existence résignée et uniforme suscite une polémique auprès des souscripteurs) inaugure ceux consacrés à la province. Ces deux textes sont illustrés par Gavarni, tout comme La femme comme il faut (vol. 1) et Le notaire (vol.2). La Monographie du rentier (qui ouvre le vol. 3) est quant elle illustrée par Grandville. Elle sera reprise en « physiologie » séparée et illustrée par Daumier.