• Grandville, Ladvocat et ses auteurs
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Le Livre des Cent-et-un

Collection : Autres publications
Date : 1831-1834
Localisation : Bibliothèque

Paris ou Le livre des Cent-et-un est un recueil d'articles offerts par de nombreux auteurs à Pierre-François Ladvocat, célèbre éditeur de l'époque romantique. Tous les grands écrivains du moment figurent à son catalogue, qu'ils soient français (tels Chateaubriand, Hugo et Lamartine), ou étrangers : Ladvocat fait traduire Byron, Schiller et surtout Walter Scott dont les romans historiques rencontrent alors un grand succès. L'éditeur entretient des relations privilégiées avec ses auteurs (écrivains ou illustrateurs), qu'il n'hésite pas à aider financièrement en cas de besoin. La qualité de ses publications est officiellement reconnue et la Direction de la librairie acquiert par souscription plusieurs exemplaires de ses ouvrages.

Malgré son sens aigu des affaires (il invente la publicité par voie d'affiche, en complément des prospectus) Ladvocat se trouve, comme beaucoup de ses confrères, en grande difficulté lors de la crise économique de 1830. Plus de cent soixante écrivains s'associent alors pour lui éviter la faillite, et rédigent plusieurs textes à son intention sans demander de compensation financière. Ladvocat publie volontiers ce qu'il considère comme un "gage d'estime et d'amitié que lui donnent les auteurs."

La publication comporte 15 volumes mais ne contient aucun texte de Balzac, qui fait pourtant partie des signataires de l'émouvante déclaration des auteurs. L'éditeur et Balzac n'entretenaient peut-être pas d'assez bonnes relations. Ladvocat est en effet l'un des modèles de Dauriat, l'impérieux libraire de La Comédie humaine. Qu'importe : rédigée par "cent-et-un" auteurs, la publication présente un vaste panorama de la capitale française, alors au faîte de sa renommée. Chacun des chapitres se consacre à un aspect de la ville, tour à tour analysée d'un point de vue historique, archéologique, sociologique, politique ou économique. Le Livre des Cent-et-un rencontre un vif succès et suscite plusieurs imitations, élaborées sur un ton plus humoristique tels que Le Diable à Paris et La Grande Ville.

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