• Balzac - Des artistes
  • Planche parue dans La Silhouette
Artwork thumbnailArtwork thumbnailArtwork thumbnail

La Silhouette

Collection : Journaux et revues
Date : 1829-1831
Localisation : Bibliothèque

La Silhouette a d'abord été conçue comme un journal "artiste" avant d'être un journal satirique consacré à la vie artistique. La vignette de titre manifeste bien cette double orientation. Elle propose une version humoristique de la découverte légendaire du dessin, origine de tous les arts : Dibutade, souhaitant capturer le profil de son amant, en trace le contour à partir de son ombre portée, dont le nez est démesuré.

Le journal a été fondé, entre autres, par l'imprimeur- lithographe Charles Ratier et par le dessinateur Charles Philipon qui fait appel à Balzac (parmi d'autres journalistes) pour la rédaction d'articles. L'écrivain s'adapte à la ligne éditoriale du journal et rédige différents types de textes dans lesquels il présente son propre discours esthétique. Le journal cherchant à valoriser l'image par rapport au texte, Balzac commente plusieurs lithographies de Grandville dont il appréciait l'art frondeur et énigmatique : il rédige le compte rendu de l'album Voyage pour l'éternité (satire sociale tournant en dérision les danses macabres). Il commente aussi la lithographie "Moeurs aquatiques", dont il souligne la polysémie en se moquant de ses interprétations, aussi diverses que contradictoires. 

Balzac rédige aussi plusieurs textes rivalisant avec l'image, qu'il s'agisse d'un paysage (Une vue de Touraine) ou de croquis pris sur le vif (Le Charlatan et L'Epicier). Il donne enfin à La Silhouette  plusieurs textes relatifs à la condition sociale de l'artiste, à travers des récits (L'Atelier, Scène de la vie privée) et surtout Des Artistes dans lequel Balzac se fait le chantre de tous les créateurs, quel que soit leur art de prédilection. Ce texte préfigure la position de Balzac en tant que défenseur des droits d'auteur (notamment le droit moral, comme l'atteste l'affaire du Lys dans la vallée), qu'il contribuera à mettre en place quelques années plus tard au sein de la Société des Gens de Lettres.

Retour à la page précédente