AILLAUD, ARROYO, RECALCATI, PEINTRES D'HISTOIRE(S), REVISITENT EN 1965 UNE PASSION DANS LE DESERT DE BALZAC

05/02/2017

Horaires : de 15h30 à 17h00

Public :

Aillaud, Arroyo, Recalcati, peintres d’Histoire(s), révisent en 1965 Une Passion dans le désert de Balzac

Rencontre avec Jean-Paul Ameline, conservateur général honoraire du Patrimoine
Commissaire de l’exposition "Figuration narrative, Arroyo, Recalcati, peintres d’Histoire(s), révisent en 1965 Une Passion dans le désert de Balzac, Paris 1960-1972 », au Grand Palais, Paris, avril 2008

La maison de Balzac inaugure sa programmation d’événements qui accompagneront de bout en bout l’exposition, Une passion dans le désert. Un roman, une exposition (27 janvier – 21 mai 2017) avec Jean-Paul Ameline, conservateur général honoraire du Patrimoine et commissaire de l’exposition « Figuration narrative, Paris 1960-1972 », présentée à Paris, au Grand Palais, en 2008. Jean-Paul Ameline évoquera pour nous la formidable aventure du cycle de treize tableaux peints par Gilles Aillaud, Eduardo Arroyo et Antonio Recalcati et inspirés par la nouvelle de Balzac « Une Passion dans le désert ».

En janvier 1965, à la Galerie Saint-Germain à Paris, trois peintres, le Français Gilles Aillaud, l’Espagnol Eduardo Arroyo, et l’Italien Antonio Recalcati, présentent pour la première fois leur oeuvre collective en treize tableaux : Une Passion dans le désert. Librement inspirée par la nouvelle éponyme de Balzac publiée dans la Revue de Paris le 24 décembre 1830, la série raconte les mésaventures d’un soldat de l’armée de Bonaparte perdu dans le désert égyptien et sa rencontre d’une panthère avec laquelle il noue une tumultueuse relation avant de la tuer.
En reprenant ainsi les différents épisodes de cette étrange histoire, nos trois peintres se donnent comme objectif de rendre à la peinture sa capacité de produire un récit et se placent ainsi en rupture avec le formalisme des abstractions contemporaines, alors dominantes, qu’elles soient américaines ou européennes. Selon eux, la peinture moderne ne peut avoir pour vocation d’embellir le décor d’une société bourgeoise avide de richesse et de confort. Au contraire, elle doit aborder tous les sujets, même les plus scabreux, susciter réflexion, voire provoquer, bref s’inscrire dans les débats du moment. Loin d’être la pure affirmation d’un ego narcissique tout-puissant, l’art a donc une autre vocation : celle d’être le témoignage d’une pensée agissante vécue en commun. Une Passion a ainsi valeur de manifeste. Elle annonce, l’année suivante, une autre oeuvre collective bien plus scandaleuse: la fameuse série Vivre et Laisser mourir ou la fin tragique de Marcel Duchamp dans laquelle nos trois peintres se représentent assassinant ensemble le père du ready-made.
Jean-Paul Ameline

Revenir à l’agenda