Horaires : de 14h30 à 17h30
Public :
Plein tarif / Tarif réduit : Gratuit dans la limite des places disponibles. Se munir d'un billet gratuit : "achetez votre billet"
08/02/2025
Horaires : de 14h30 à 17h30
Public :
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14h30 : Introduction par Véronique Prest
Modératrice : Véronique Prest, responsable du service des publics de la Maison de Balzac
14h45 : « Les désillusions de la nuit de noces » par
Aïcha Limbada, membre de l’Ecole française de Rome
« Il y a tels mariages dont le malheur a été décidé par la première nuit : ceux-là n’ont même pas de Lune de Miel. S’il faut s’étonner d’une chose, c’est que les déplorables absurdités accumulées par nos mœurs autour d’un lit nuptial fassent éclore si peu de haines ! », écrit Honoré de Balzac dans sa Physiologie du mariage en 1829. La découverte des « réalités du mariage » au moment de la nuit de noces et les désillusions qui s’ensuivent sont un thème répandu dans les fictions mais aussi dans de nombreux témoignages, tout au long du xixe siècle.
Aïcha Limbada a publié La nuit de noces. Une histoire de l’intimité conjugale, Paris, La Découverte, 2023 (Prix Pierre Lafue 2024)
15h15 : « A qui confier son coeur et son âme ? Le rôle du directeur de conscience au XIXe siècle » par Caroline Muller, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Rennes 2
Dans la France du XIXe siècle, les femmes des élites ont peu d'interlocuteurs avec qui évoquer leur vie intime et conjugale : le souci de la respectabilité, la crainte du scandale et la pudeur rendent difficile toute discussion autour des tourments des coeurs et des corps. Bien d'entre elles se tournent alors vers un directeur de conscience : ce dernier, tenu au secret, offre un espace épistolaire ou oral qui permet d'accueillir cette parole et, parfois, de chercher des solutions pour surmonter les épreuves conjugales. Une pratique de conseil spirituel et moral devient alors un lieu de discussion et de négociation des rôles de genre dans le mariage.
Caroline Muller a publié Au plus près des âmes et des corps. Une histoire intime des catholiques au XIXe siècle, Paris, édition Presses universitaires de France, 2019
15h45 : « L’échelle olfactive conjugale. Des parfums de sainteté à ceux de l’adultère » par
Eugénie Briot, docteure en histoire des techniques, responsable Histoire & Transmission, Givaudan
Comme tous les éléments de la parure féminine, le parfum fait l’objet au XIXe siècle de normes sociales très précises. Dans un monde où l’idéal féminin aristocratique et bourgeois est celui du dévouement conjugal et maternel, les parfums floraux sont l’un des instruments à l’œuvre pour filer la métaphore de la femme-fleur, et tenir les femmes à distance de leur instincts « animaux ». Dans une telle perspective, la violette en particulier, ravissante mais discrète et réservée, aussi bien visuellement qu’olfactivement, tient le rôle de parfum idéal, tandis que le lys, au parfum pourtant puissant, parce qu’il est associé à la Vierge Marie, est symbole de pureté. Aux antipodes de ces notes florales, le musc, animal et sensuel, la civette, et dans une moindre mesure l’ambre, font figure de repoussoirs dont la femme de goût doit se tenir écartée à tout prix. Sur ce continuum entre vice et vertu, trois figures féminines de la Comédie Humaine ont inspiré les parfumeurs de Givaudan, qui ont imaginé pour elles trois créations contemporaines que nous sentiront au cours de cette conférence.
Eugénie Briot a publié La Fabrique des parfums. Naissance d’une industrie de luxe, Paris, Éditions Vendémiaire, 2015
16h15 : Discussion
17h00 : Temps d’échange
Organisé par Véronique Prest, responsable du service des publics, Maison de Balzac