Lecture de Françoise Gillard, comédienne et sociétaire de La Comédie-Française. « Entre féminisation de l’animal et animalisation de la femme »

Autour de l’exposition Une passion dans le désert. Un roman, une exposition

« Il est impossible à quelque femme que ce soit, de surpasser cette fille semblable à une chatte qui veut venir frôler vos jambes, une fille blanche à cheveux cendrés, délicate en apparence, mais qui doit avoir des fils cotonneux sur la troisième phalange de ses doigts ; et le long des joues un duvet blanc dont la ligne, lumineuse par un beau jour, commence aux oreilles et se perd sur le col. ».
La Fille aux yeux d’or, 1833

La Maison de Balzac est très fière d'avoir accueilli la comédienne Françoise Gillard pour quatre lectures exceptionnelles d’Une passion dans le désert, dont les thématiques changeront.
Peu connue, cette nouvelle de Balzac met en scène un ancien soldat qui explique comment, perdu dans le désert d’Égypte pendant la campagne de Bonaparte, il a rencontré, apprivoisé puis aimé une panthère. Au cours du récit, l’animal qu’il surnomme « Mignonne » du nom d’une ancienne maîtresse laissée à Paris prend l’allure d’une femme.
Lors de cette seconde lecture, nous entendrons des extraits d’Une fille aux yeux d’or. A l’inverse et en parallèle, Paquita Valdès, une créature sauvage, une esclave à la beauté féline dont les yeux jaunes font étrangement écho à ceux de Mignonne, ensorcelle Henry de Marsay. Dans les deux cas, la passion tourne au tragique ; la fille aux yeux d’or et la panthère dénaturée partagent le même destin, elles seront toutes deux poignardées.

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