Date : 1832
Matériaux et techniques : Livre
Description : Edition originale de ce recueil collectif auquel Balzac a participé.
Date : 1832
Matériaux et techniques : Livre
Description : Edition originale de ce recueil collectif auquel Balzac a participé.
Les Contes bruns rassemblent dix récits de Balzac, Philarète Chasles et Charles Rabou publiés anonymement : la page de titre fait apparaître, après le titre et la mention « par une », le visage renversé d’un homme au sourire démoniaque se détachant sur un fond noir. Cet étonnant personnage est donc présenté comme l’auteur de l’ouvrage, à la place des trois écrivains dont le nom n’apparaît nulle part.
La vignette de titre a été réalisée par l’illustrateur Tony Johannot et le graveur sur bois virtuose Charles Thompson, avec lequel Balzac et Canel avaient déjà travaillé pour leur édition illustrée des œuvres de La Fontaine et de Molière. Elle est restée célèbre par son fonctionnement en rébus (l’auteur n’apparaissant que par ce jeu graphique), mais aussi par l’adéquation entre cet inquiétant portrait et le caractère sombre des textes que le lecteur s’apprête à lire. Ces contes, qualifiés de « bruns », se rattachent en effet au romantisme dit « noir », genre d’origine britannique privilégiant l’horrible et le surnaturel.
Mais les textes de Balzac, qui ouvrent et ferment la publication, ne manifestent aucun surnaturel. Au contraire, Une conversation entre onze heures et minuit et Le Grand d’Espagne multiplient les effets de réel et se présentent comme autant d’histoires « vraies » racontées par des personnages crédibles. Balzac en dénonce l’horreur et soutient par là-même les victimes, en particulier les femmes dont il défend l’indépendance. C’est donc bien dans un renversement de perspective par rapport au romantisme noir qu’il faut lire cet ouvrage, dont l’auteur maléfique est justement représenté « la tête à l’envers ».