Estampes

GRANVILLE

Date : 1828-1829

Matériaux et techniques : Lithographie

Description : Grandville est un dessinateur singulier, dont les œuvres oscillent entre le fantastique, le satirique et le poétique. Ses caricatures politiques sont sévères et toujours d’actualité. Sous des apparences colorées et divertissantes, inventant des personnages hybrides mi-humains, mi-animaux, ses dessins dénoncent les manœuvres politiques de son siècle. Balzac et Grandville se rencontre en 1829, à l’occasion de leur collaboration au journal « La Silhouette » puis à « La Caricature ».

« Ménagerie » de Grandville

Quatre cellules renferment des détenus séparés selon leur délit. La première, luxueusement aménagée, est réservée aux banqueroutiers frauduleux et aux détenus pour dette. On y trouve des animaux considérés comme intelligents, un renard, un cochon et un rat, qui se divertissent en buvant, en lisant ou en séduisant une jeune chatte. Les autres cages sont bien plus misérables et chacune est réservée à des infractions bien précises. « Bruits nocturnes, vols avec effraction, dégradation des monuments et attentats à la pudeur » pour les impudiques boucs et singes ou les hiboux noctambules. Un tigre déambule dans la cage « Meurtre, vols à main armée sur la voie publique », tandis qu’un aigle et un porc affligé d’une muselière sont emprisonnés pour délits politiques ; l’évocation des chansons de Béranger (un chanteur contestataire très populaire) et de Galilée constitue une attaque contre le gouvernement et contre l’Église.

(Pour des raisons de conservation, les estampes de Grandville sont présentées par roulement. )