Scènes de la vie privée et publique des animaux

Grandville (1803-1847)

Date : 1842

Matériaux et techniques : Livre

Description : Recueil collectif de textes illustrés par l'un des plus grands illustrateurs du XIXe siècle.

Le succès rencontré par l'éditeur Curmer avec Les Français peints par eux-mêmes incite l'éditeur Hetzel (P.J. Stahl) à publier les Scènes de la vie privée et publique des animaux. Imaginé par l'illustrateur Grandville, cet ouvrage collectif reprend en les parodiant le principe du panorama social et les formules iconographiques des Français. Le type social, les scènes ou les anecdotes présentées dans la planche hors-texte, la lettrine ou le bandeau suivent donc les mêmes codes que ceux des Français, mais substituent aux portraits des représentations d'animaux. Ce parallèle entre l'homme et le règne animal sera encore plus marqué lors de la seconde édition des Scènes de la vie privée et publique des animaux, intitulée Les Animaux peints par eux-mêmes.


Grandville, passé maître dans l'art du zoomorphisme depuis Les Métamorphoses du jour (publiées en 1828), s'intéresse à la fois aux théories de Lavater (la physiognomonie, ou étude de l'influence des caractéristiques psychiques d'un individu sur son aspect physique) et Gall (la phrénologie, ou étude des relations entre la forme du crâne et la personnalité d'un individu), ainsi qu'aux méthodes descriptives et classificatoires des sciences naturelles de Linné, Cuvier, Geoffroy St Hilaire ou Buffon. C'est ce double intérêt qui conduit Grandville à opérer un rapprochement stimulant entre les classes du règne animal et les classes sociales humaines. Ce faisant, il se révèle très proche de la théorie balzacienne telle qu'elle est présentée dans l'avant-propos de La Comédie humaine.


Balzac a d’ailleurs rédigé cinq textes pour les Scènes de la vie privée et publique des animaux, parmi lesquels les célèbres Peines de cœur d’une chatte anglaise. Le titre lui-même de la publication renvoie explicitement aux différentes parties de l'oeuvre de Balzac, notamment aux Scènes de la vie privée. La Comédie humaine apparaît ainsi comme la référence majeure des Scènes de la vie privée et publique des animaux.