Horaires : -
Plein tarif / Tarif réduit : -
Exposition passée
Du 28/02 au 27/05/2001
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Après avoir abordé les amitiés et les amours de Balzac, l’exposition se poursuit sur une salle particulièrement spectaculaire où plus de quatre cents portraits de personnages répondent à une généalogie des héros de La Comédie humaine, soulignant la complexité des rapports et la densité de l’imaginaire balzacien.
La juxtaposition des nombreux jeux de corrections pour La Vieille Fille évoque de façon saisissante l’incroyable capacité de travail de l’écrivain, qui se décrivait à juste titre comme un « galérien de plume et d’encre », animé d’une passion dévorante qui le poussait à travailler jusqu'à seize heures par jour pendant plusieurs semaines, comme en témoignent les lettres adressées à ses éditeurs et dont les originaux sont exceptionnellement exposés.
Dans une autre section, deux salles de photographies anciennes et de gravures rappellent ce qu’était Passy du temps de Balzac, un village encore campagnard où l’écrivain, qui gardait son adresse secrète par crainte des huissiers, croisait seulement de petites gens ou des proches, et la fragile et touchante humanité tangible à travers ces photographies évoque une réalité quotidienne bien éloignée de l’image de l’homme public, telle que les gravures ou les journaux la façonnent, présentant le monde des écrivains comme une sphère d’élite, à la fois brillante et caricaturale.
La genèse du mythe de Balzac peut être retracée au travers des sculptures, esquisses ou maquettes (par David d’Angers, Falguière ou Rodin), achevées avant comme après la mort de l’écrivain et ponctuées de citations de Balzac, qui associait volontiers à l’art du sculpteur les difficultés qu’il éprouvait à « pétrir les idées » ou à « façonner le monde » avec des mots : à construire une œuvre monumentale, La Comédie humaine, « plus vaste littérairement parlant que la cathédrale de Bourges architecturalement ».
En réintroduisant l’écrivain dans sa maison – la seule demeure parisienne aujourd’hui conservée – l’exposition « Balzac dans ses murs » interroge l’œuvre, le mythe et la méthode de travail, sans renoncer au lien entre les lieux et l’écriture, dont Balzac lui-même souligne l’étroite imbrication « voilà pourquoi je tiens tant à une maison calme, entre cour et jardin, bien décorée, car c’est le nid, la coque, l’enveloppe certaine de ma vie ! ».