La Caricature

Charles Philippon (1800-1862)

Date : 1830-1835

Matériaux et techniques : Journal

Description : Publication majeure du XIXe siècle, « La Caricature » est un journal satirique fondé par Charles Philipon, dessinateur et directeur du journal.

La Caricature figure au Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse :

« La Caricature, journal satirique hebdomadaire, fondé par Charles Philipon (...) est un des souvenirs les plus persistants des luttes politiques, des querelles de partis, des récriminations populaires qui suivirent l'avènement au trône de Louis-Philippe. Un des grands succès de La Caricature, ce fut cette poire fameuse imaginée par Philipon, et qui reparaissait sous toutes les formes et accommodée de toutes les façons dans les dessins de La Caricature et du Charivari. »

Les lois de censure de septembre 1835 condamnent plusieurs journaux satiriques contestataires. Avec Le Charivari (fondé lui aussi par Charles Philipon), La Caricature est sans doute le plus célèbre d'entre eux, grâce à la qualité de ses dessins mais aussi de ses articles, dont plusieurs commentent les belles mais subtiles planches hors-texte aujourd'hui difficilement compréhensibles au lecteur non familier des personnalités politiques du temps. Balzac participe au lancement du journal avec Philipon. Il en rédige le prospectus et une trentaine d'articles sous divers pseudonymes : 

« Le texte, joint au journal, sera fidèle au titre, quelque difficile que cela puisse paraître. N'est-ce pas une idée heureuse que d'avoir deviné qu'il y avait à Paris une littérature spéciale dont les créations pouvaient correspondre aux folies de nos dessinateurs ? La charge, car nous nous permettrons ici ce mot technique des ateliers, la charge que Charles Nodier a faite des divers styles dans ses Questions de littérature légale, les Contes fantastiques par lesquels Hoffmann s'est moqué de certaines idées, les peintures de moeurs parisiennes, arabesques délicates dont les journaux sont souvent ornés, nous ont suggéré de réunir des caricatures écrites à des caricatures lithographiées. (Prospectus, 1er octobre 1830) »

Le principe de « fraternité des arts » promu à l'époque romantique est ainsi valorisé par le journal. L'un des exemplaires de la Maison de Balzac est à ce titre particulièrement intéressant : l'ancien possesseur, Mme de Landevoisin, a fait relier sa collection selon la possibilité offerte par l'éditeur du journal. Attentif à hisser le journal au niveau du beau livre illustré (les illustrateurs de livres étant alors mieux considérés que les dessinateurs de presse) Aubert a en effet publié une page de titre et une table des matières mentionnant les articles et les planches pour chacun des neuf volumes que constitue la collection complète.

Respectueux du même principe, Balzac lui-même attendait qu'un volume soit complet pour l'adresser à Mme Hanska, comme le prouvent les lettres qu'il lui adresse le 29 octobre et le 13 novembre 1833.